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Les étapes clés pour un démontage de cheminée réussi par un professionnel

Avant de toucher à une cheminée, vous devez évaluer pourquoi vous la démontez, ce qui se cache dedans, et comment protéger la maison. J’interviens souvent chez des propriétaires qui veulent supprimer une cheminée pour gagner de la place ou arrêter un conduit inutilisé — et qui découvrent ensuite des surprises (fuites, amiante, ou défauts de charpente). Voici les étapes clés, expliquées comme je les pratique à Bordeaux : claires, sécurisées et conformes.

Préparation et diagnostic : l’étape qu’on ne zappe pas

Avant toute intervention, je fais un diagnostic complet. Vous aussi, exigez-le. Ça évite les mauvaises surprises et permet d’établir un devis réaliste.

  • Inspection visuelle extérieure et intérieure : état de la maçonnerie, présence de fissures, infiltration d’eau, état des solins et des gaines.
  • Vérification du conduit : est-il encore raccordé à un appareil de chauffage ? Est-il tubé, briqueterie ou métal ?
  • Recherche de matériaux dangereux : si votre bâtiment est ancien, on peut trouver de l’amiante autour d’éléments de cheminée ou du plomb dans les solins. Dans ce cas je préconise un diagnostic amiante par un organisme certifié avant toute démolition.
  • Contrôle structurel : la cheminée peut être porteuse ou reposer sur une cheminée intérieure (cheminée maçonnée qui participe à la stabilité). Je fais appel à un BET structure si nécessaire.
  • Étude d’impact sur l’étanchéité : comment se reconnecter la toiture après démontage ? Où placer le nouveau solin ou la nouvelle évacuation ?
  • Estimation volume de gravats : utile pour chiffrer enlèvement des déchets. Par exemple, une cheminée extérieure simple de 2 m de haut génère souvent 2–4 m3 de gravats.

Anecdote rapide : chez un client, on a commencé un démontage sans diagnostic. On a découvert un ancien tubage en acier très corrodé, collé à la maçonnerie par du mortier contenant du plomb. Résultat : chantier ralenti, diagnostic supplémentaire, surcoûts évitables si fait avant.

Le diagnostic sert aussi à vérifier les obligations administratives (voir section suivante) et à planifier la sécurité du chantier. C’est la base d’un travail propre et garanti. Je vous remets un rapport simple avec photos et recommandations : vous savez exactement ce qui va se passer.

Sécurisation du chantier et formalités administratives

Démonter une cheminée, c’est travailler en hauteur, près d’éléments fragiles et parfois sur une façade visible. Il faut donc sécuriser le chantier et respecter les règles.

  • Autorisations : dans de nombreuses communes, la suppression d’une cheminée visible depuis la voie publique ou modifiant l’aspect extérieur exige une déclaration préalable de travaux (DP). Si l’immeuble est classé ou en secteur sauvegardé, l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France peut être obligatoire. Avant de creuser le sujet : rendez-vous mairie.
  • Voisinage : informez vos voisins si les travaux peuvent générer bruit, poussière ou échafaudage sur mitoyenneté. Dans le cas d’un mur mitoyen, il faudra un accord écrit.
  • Assurances et garanties : exigez de l’artisan une attestation d’assurance responsabilité civile et la mention de la garantie décennale pour les travaux qui impactent la structure ou l’étanchéité. Je fournis ces documents systématiquement.
  • Installation de protection : pose d’un échafaudage homologué, mise en place de filets anti-chute, signalisation, et protection des circulations. Pour les démontages complexes, je mets en place des plateformes pour réceptionner les matériaux.
  • Cloisonnements anti-poussière : bâches et accès étanches pour protéger l’intérieur du logement. Un démontage peut générer beaucoup de poussière et de suies (si conduit en service).
  • Coupures et sécurisations techniques : si la cheminée est raccordée à un insert ou à un appareil, il faut couper le chauffage, neutraliser les conduits et s’assurer que les conduites de gaz/électricité à proximité sont protégées.
  • Sécurité des personnes : port des EPI (casques, gants, harnais), formation des intervenants au travail en hauteur. Les chutes restent la première cause d’accidents ; je ne prends aucun risque.

Exemple concret : lors d’un chantier en centre-ville, l’échafaudage a permis d’éviter la chute d’éléments lourds sur la chaussée et l’intervention de police municipale pour sécuriser le trottoir. Le travail a coûté un peu plus cher, mais a évité une fermeture de rue et des retards.

Respecter ces règles prend du temps et de l’argent, mais c’est indispensable pour un retrait propre, conforme et sans sinistre. N’acceptez pas des dérives “moins cher, mais sans échafaudage” — c’est souvent une fausse économie.

Démontage technique : séquence et bonnes pratiques

Le démontage suit une logique du haut vers le bas, en protégeant la toiture et les abords. Voici la méthode que j’applique, étape par étape, avec les gestes techniques sûrs.

  1. Protection et préparation du toit

    • Pose d’un écran de protection sur les tuiles/ardoises et mise en place d’un espace de chantier sécurisé.
    • Pose de bâches intérieures pour éviter la suie et les poussières.
    • Isolation du conduit (si nécessaire) et dépose des chapeaux/solins.
  2. Démontage du couronnement et des éléments exposés

    • Retrait du chapeau de cheminée (chapeau, abattant, couronnement).
    • Enlèvement progressif du mortier de couronnement pour libérer les premières assises.
    • Si le couronnement est en pierre ou béton, je retire bloc par bloc en prenant appui sur l’échafaudage.
  3. Descente contrôlée brique par brique

    • On descend la maçonnerie assise par assise en évitant les chutes massives.
    • Utilisation d’outils adaptés : burineur léger, massette, ciseaux à maçon, meuleuse si présence de métal.
    • Récupération des briques intactes si le client veut en réutiliser.
  4. Gestion des solins et étanchéité toiture

    • À la hauteur du toit, je coupe la cheminée de manière nette, laissant une assise propre.
    • Pose d’un nouvel égout / solin en zinc ou plomb pour assurer l’étanchéité au droit de la coupe. Ici, la zinguerie est cruciale : c’est elle qui évite les fuites.
    • Repose et réajustement des tuiles/ardoises autour du solin, avec recoupe si nécessaire pour une évacuation d’eau parfaite.
  5. Coupe en pied si nécessaire et traitement intérieur

    • Si la cheminée est intérieure, je travaille aussi en sous-face (réparation du plafond, rebouchage de conduits inutiles).
    • Jetons un coup d’œil au rafraîchissement intérieur : enduit, peinture, ou suppression du conduit jusqu’au plancher.
  6. Vérifications structurelles en cours d’opération

    • Contrôle de la charpente : le poinçonnement ou la présence de bois pourrissant nécessite une intervention immédiate.
    • Surveillance des vibrations : je m’adapte pour éviter d’affaiblir la façade ou les linteaux proches.

Durée indicative : pour une cheminée extérieure standard, comptez 1 à 2 jours pour deux couvreurs ; pour une cheminée volumineuse ou en façade, 2 à 4 jours. Les aléas (détection d’amiante, need for BET) rallongent le délai.

Outils et équipement courants : échafaudage, harnais, burineur, meuleuse, pelles, benne ou big bag pour gravats, équipement de protection respiratoire si suies/amiante suspectes.

Je répète : ne laissez pas un bricoleur sans expérience faire ce travail. Une mauvaise coupe au niveau du toit ou une mauvaise soudure de solin entraîne des infiltrations qui coûtent bien plus cher que le démontage bien fait.

Tri, évacuation des déchets et remise en état du chantier

Le démontage génère des gravats. Gérer correctement ces déchets évite des amendes et assure un chantier propre. Voici comment je procède, et ce que vous devez exiger de votre prestataire.

Tri et catégorisation

  • Gravats inertes (briques, mortier, tuiles cassées) : direction déchetterie ou centre de valorisation des inertes.
  • Matériaux recyclables (zinc, plomb, acier) : tri et reprise par ferrailleurs. Le zinc et le plomb peuvent être valorisés, réduisant le coût final.
  • Déchets dangereux : si amiante détectée, ils doivent être évacués par une entreprise certifiée, avec bordereaux spécifiques et filière réglementée.

Volume et coût estimatif (exemples indicatifs)

| Type de cheminée | Volume estimé | Enlèvement (gamme) |

|—|—:|—:|

| Petite cheminée maçonnée (2 m) | 2–4 m3 | 150–450 € (benne petite) |

| Cheminée volumineuse | 4–8 m3 | 300–900 € |

| Présence de matériaux valorisables | Variable | moins cher si ferraille reprise |

| Présence d’amiante | Selon diagnostic | prise en charge spécifique, coût élevé |

Ces prix sont indicatifs et varient selon Bordeaux et la filière locale. Pour un chantier pro, j’utilise une benne ou des Big Bags et je fournis les bordereaux pour les transports.

Procédure professionnelle

  • Tri sur site : je sépare immédiatement ce qui peut être recyclé.
  • Enlèvement : benne déposée puis transport vers filière agréée (centre de tri inertes ou déchetterie pro).
  • Bordereaux : pour les entreprises, la traçabilité est obligatoire. Je fournis les documents. Pour un particulier, je peux proposer la gestion complète via une benne et facture.
  • Nettoyage final : balayage, aspiration des poussières, nettoyage des zones intérieures protégées.

Anecdote : sur un chantier, la reprise du zinc a réduit la facture d’enlèvement de 20 % — un geste qui paie si le tri est fait proprement.

Points de vigilance

  • Ne brûlez jamais les gravats.
  • N’évacuez pas dans la nature ou sur un terrain non autorisé — c’est passible d’amende.
  • En cas de doute sur présence d’amiante, arrêtez tout et attendez le rapport du diagnostiqueur : le traitement est réglementé et coûteux mais indispensable pour la sécurité.

Gérer correctement les déchets, c’est la preuve d’un chantier professionnel. Si votre artisan n’en parle pas, posez la question : « Comment seront triés et évacués les gravats ? » et demandez les documents.

Réparations, finitions et contrôle final : rendre la toiture étanche et durable

Le démontage n’est pas la fin : la qualité des finitions détermine l’absence de problèmes futurs. Voici le tour des opérations finales que j’exécute systématiquement.

  1. Étanchéité et zinguerie

    • Pose d’un solin en zinc/plomb rincé et soudé, intégré à la couverture.
    • Reprise des tuiles ou ardoises avec recoupes précises pour assurer écoulement des eaux.
    • Vérification des contre-solins et des relevés côté mur pour éviter tout refoulement d’eau.
  2. Réfection de la toiture et isolation périphérique

    • Remise en place des éléments de couverture, parfois remplacement des liteaux ou réparation ponctuelle de la sous-toiture.
    • Si la cheminée traversait l’isolation, vérification et complément d’isolant pour éviter les ponts thermiques.
  3. Traitement des zones intérieures

    • Rebouchage des passages dans les plafonds, reprises d’enduit sur la cheminée intérieure, et finition peinture si demandé.
    • Vérification de la ventilation si le conduit servait au tirage de la maison : parfois il faut adapter la VMC ou compenser l’air.
  4. Contrôle technique et réception des travaux

    • Inspection finale pour vérifier étanchéité, intégrité de la toiture, absence de fissures ou infiltration.
    • Remise d’un rapport avec photos “avant/après” et documents (bordereaux déchets, attestation assurance, devis respecté).
    • Garantie : je rappelle que pour la reprise d’étanchéité et les travaux de couverture, une garantie décennale s’applique si les travaux sont structurants. Vérifiez le contrat de votre artisan.

Points pratiques et conseils

  • Pensez à l’esthétique : la suppression d’une cheminée modifie la ligne de toit. Une retouche de ravalement peut être nécessaire sur la façade.
  • Ventilation : la suppression du conduit peut modifier le renouvellement d’air ; vérifiez la VMC.
  • Coût global : pour une suppression bien faite (diagnostic, démontage, zinguerie, évacuation des déchets, finitions), prévoyez un budget réaliste plutôt que le “moins-disant” qui oublie l’étanchéité.

Exemple concret : sur une maison bordelaise, un démontage mal exécuté par un précédant bricoleur avait laissé un défaut de solin : fuites récurrentes pendant les premières pluies d’hiver. Nous avons dû refaire la zinguerie, réparer l’isolation sous-toit et offrir une garantie. Coût final deux fois supérieur à un démontage professionnel initial.

Je termine toujours par un contrôle 4–6 semaines après travaux, pour m’assurer qu’aucune infiltration n’est apparue après tempêtes. La météo peut révéler des défauts invisibles immédiatement.

Démonter une cheminée proprement, c’est préparer, sécuriser, démonter méthodiquement, évacuer selon la loi, et soigner les finitions. Si vous voulez éviter des infiltrations, des surcoûts et des risques pour la structure, faites appel à un couvreur-zingueur expérimenté. Je peux réaliser le diagnostic, gérer les autorisations et assurer un chantier sécurisé et garanti. Pour un devis clair et personnalisé : https://entreprisebelli.fr/devis-travaux-toiture-zinguerie-charpente-bordeaux/

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